Au-delà de la déception

Au-delà de la déception

Au-delà de la déception

Comme de nombreux compatriotes, c’est mon petit drapeau sous le bras, que je me suis rendu au bar d’en-bas pour communier autour de la futur victoire de l’équipe de France. Témoin de l’éclat des 11 de 98, j’ai en ce début d’Euro 2016 franchement douté de notre capacité d’aller si loin: « Au mieux « en quart »  et je serai content! ». Pas trop vite dans l’espoir, ne pas emballer la machine, avec raison je me suis dit, nous verrons bien.
Mais voila, mon cerveau est un sacré cavaleur, donnez-lui la possibilité de s’abreuver et il galope comme le ferait un zèbre assoiffé à la vue d’une oasis. Trop vite, je me suis mis en tête une victoire finale.
Dans les faits, cette victoire espérée n’allait pas payer mes vacances, pas de changement drastique, mais un instant je fut déçu.

La pratique régulière de l’hypnose m’a convaincu d'être souple face aux non-concrétisations de mes désirs, d’accepter. Je nous crois nombreux à comprendre le principe d’acceptation pour sortir de la déception, mais il semble que ce soit moins facile à appliquer.  Quelque soit l’objet de cette déception, se répéter que ce n’est pas bien grave n’est a priori pas suffisant.

Repérer ce qu’on trouve ou découvre, en lieu et place de ce qu’on a perdu, et s’en servir pour grandir. C’est peut être la une des clefs. Nous pourrions parler alors de révélation morale.

Si j’en reviens à cette finale de l’Euro, je me disais qu’il serait sans doute juste pour les Français d’avoir un petit motif de satisfaction, j’avais envie de nous entendre brailler d’autres slogans, des « Griezmann Président! », de retrouver un enthousiasme enfantin et dans le souvenir de notre première et seule étoile sur le maillot, de défiler dans les rues et de galocher ou d’accoler à tout va ce qui se présente à ma portée. Je voulais dans cette victoire m’assurer que le peuple de France est capable de s’aimer un peu, ne serait-ce qu’une soirée. Ce que je désirais le plus dans cette victoire, c’était communier, partager, sans doute parce que c’est rassurant.

Alors hier soir, à l’issue du match,  le bar tout entier s’est tu, certains avaient les yeux mouillés et tous ces gens qui ne se connaissaient pas, se sont saluer, d’une accolade, d’une poignée de main, d’une tape dans le dos comme un soutien, et je vous jure que pour peu qu’il y ait eu dans le bar une femme d’un âge raisonnable, et bien je l’aurais galoché. Dans la tristesse et la désillusion, les Français savent quand même s’aimer un peu.

Oui,  je n’ai pas obtenu cette victoire, mais j’ai quand même trouvé ce qui nourrissait en moi cette envie, j’ai communié avec les miens, de la même façon qu’on le fait lors d’une naissance ou d’un deuil, j’ai compris que dans la joie ou la tristesse, mon peuple a cette capacité de se prendre dans les bras et j’ai décidé de m’en souvenir, même quand certains me traiterons de crétin de m’émouvoir pour un simple match de football car derrière le sourire en coin, je sais qu’en chacun il y a ce besoin fondamental d’appartenance, à une famille, un pays, un continent, une espèce, notre terre.

A PROPOS DE L'AUTEUR

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Hypnopraticien, Coach, Formateur en analyse comportementale

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