Communication : ce que nous maîtrisons et ce qui nous échappe

Communication : ce que nous maîtrisons et ce qui nous échappe

Communication : ce que nous maîtrisons et ce qui nous échappe

Qui n’utilise pas d’émoticon pour clarifier le sens d’un SMS, en décrivant l’émotion venant soutenir la phrase, le mot ? Instinctivement nous savons que le mot est un sac qui prend la forme de ce qu’on y met. Nous le savons, par son caractère subjectif, le mot peut être sujet à interprétation. Malgré tout et à des niveaux différents, nous maîtrisons à peu près tous notre discours à l’âge adulte, même si et ce n’est pas si courant, il arrive que des lapsus nous échappent.

Nous sommes nombreux à nous croire rationnel, à nous présenter en tant que tel et pourtant nous savons aujourd’hui que nous sommes bien plus dirigés par nos émotions que par notre raison. Et ces émotions si présentes, si fortes se doivent de trouver le moyen de s’exprimer, de la même façon qu’une source va creuser son lit, et c’est par notre corps qu’elles vont se manifester.

C’est la volonté de nos émotions, tout en nous communique, sans répit, même dans notre façon de manger, de dormir. Il existe trois grands canaux d’expressions de ses émotions : le verbal et para-verbal (que nous maîtrisons à peu près donc), les expressions faciales, et le langage corporel.

Le Professeur Paul Ekman, psychologue américain ayant inspiré le personnage de la série lie to me, a découvert que sept émotions sont universelles dans leur représentation : la colère, la joie, la surprise, le mépris, le dégoût, la tristesse, la peur). Vous connaissez le personnage de Rudyard Kipling, Mowgli élevé par les animaux a l’écart des hommes ? Et bien les traits de son visage auraient exprimé sa tristesse de la même façon que nous le faisons, que ce soit a New York ou à Bangkok..

En déclarant que la représentation de ces émotions sont universelles, P.Ekman prouve qu’elles sont le fruit d’une structure cérébrale, elles sont innées, et quelque soit l’origine ou le bassin de population, chaque homme ainsi que chaque primate connaît des sa naissance le moyen de les exprimer, mais également de les lire.

Nous pensons maîtriser ces expressions faciales, mais en réalité notre visage laisse échapper en 1/25e de seconde ce l’on appelle une micro-expression. Il faut savoir qu’il est particulièrement difficile de mentir sur ces micro-expressions, elles sont trop furtives, trop automatiques. Par ailleurs, elles sont si furtives qu’il est difficile de les lire consciemment sans un entraînement particulier. C’est d’ailleurs pourquoi le Pr Ekman a mis une point une discipline pour les reconnaître et les interpréter à laquelle il forme aussi bien des psychologues que des interrogateurs du FBI.

Dans le cadre d’un accompagnement thérapeutique, l’hypnopraticien s’attarde non seulement à ce qui est dit, mais plus encore à ce qui s’exprime au niveau émotionnel. Cette « lecture » porte un nom, l’analyse comportementale ou bien encore calibration. Il s’agit de repérer par sa (micro-)expression, l’émotion qui colore le mot. C’est cette émotion qui devient alors l’objet de notre travail.

Intéressons nous enfin à un autre canal d’expression de nos émotions : le langage corporel, la façon dont le corps  se protège ou bien s’oriente dans l’espace et l’occupe. Notre cerveau oublie que nous sommes civilisés. Dans sa volonté d’assurer notre survie, il nous pousse à nous comporter pour ce que nous sommes, des animaux. Et comme tous les animaux, nous sommes régis par un grand principe, l’occupation du territoire. C’est dans les représentations qui nous échappent de l’occupation de ce territoire, que nous informons le groupe de notre place dans la hiérarchie selon qu’on soit dominant ou dominé.

Consciemment, nous savons que notre corps nous trahit et nous essayons le plus possible de camoufler ses débordements. Souvenons-nous d’une intervention récente de notre premier ministre à l’assemblée s’efforçant de contrôler ses tremblements. C’est parce que le langage corporel se trouve à la croisée des chemins entre conscient et inconscient, que nous essayons de le tenir. Mais à trop le faire taire, bien souvent des choses nous échappent.

Ainsi la partie de notre corps qui échappe le plus à notre conscient est nos pieds ! Lorsque vous êtes témoins d’une interaction sociale, repérez la place qu’occupe les différents protagonistes dans l’espace en vous basant sur la direction qu’emprunte leurs pieds ! Leurs pieds sont-ils croisés ? vous font-ils face s’interdisant toutes formes de fuite, ou au contraire, cherchent-ils à s’échapper en indiquant une voie de sortie?

En attendant que les beaux jours arrivent, et de profiter des terrasses de cafés à observer ceux qui vous entourent, vous pouvez toujours vous entraîner dans le métro, en réunion, vous serrez surpris ...

A PROPOS DE L'AUTEUR

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Hypnopraticien, Coach, Formateur en analyse comportementale

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